Entretien avec Benoît CAYOL

Gestalt-thérapeute à Paris, coach et formateur

En tant que thérapeute, qu’est-ce qui vous a poussé à développer l’accompagnement de l’infertilité et de l’AMP ?

C’est la prise de conscience il y a près de 10 ans que les gynécologues semblaient porter peu d’attention au besoin de soutien psychologique lors de parcours de PMA. Je me suis dit que cela pouvait répondre à un besoin.

 

Quels sont les profils de patient.e.s les plus fréquents, que vous recevez en cabinet ?

Je reçois soit l’entité couple, soit des femmes, soit des hommes et également des femmes en parcours de maman solo.

 

Quel est l’âge moyen des personnes qui consultent et qu’est-ce qui motive leur démarche ?

Ce sont souvent des personnes d’au moins 35 ans et en grande majorité des personnes qui ont souvent déjà eu un échec en PMA. Quand on débute un tel parcours on ne sait pas dans quoi on s’engage et lorsqu’il y a un échec, les difficultés physiques et psychologiques rencontrées font qu’à un moment ou un autre, il y a besoin d’aide. Soit les personnes font la démarche spontanément, soit elles sont recommandées par le milieu médical ou par l’entourage qui constate que « ça va moins bien » et qu’un soutien psychologique pourrait être aidant.

 

Qu’observez-vous dans l’accompagnement des hommes en parcours d’AMP ?

Il peut y avoir des démarches spontanées mais la majorité des hommes viennent sur les conseils de leur compagne dans le cadre d’un parcours de PMA de couple. Je les questionne sur ce qui les amène à faire cette démarche et à cette occasion-là, des sujets sont soulevés : à la fois le sujet d’un projet commun de couple et celui du désir d’enfant, puis la manière dont chaque homme vit le processus. Ce qui revient, c’est la difficulté à vivre ce parcours : le manque d’information de la part du gynéco, le manque de considération de certains médecins vis-à-vis de certains hommes.

En fonction de leur parcours respectif, ce n’est pas la même chose si l’infertilité est liée à l’état de santé de madame plutôt qu’à celui de monsieur. Cela donne une couleur particulière et ce n’est pas le même impact selon l’origine de l’infertilité. Quand elle est plutôt masculine, je m’attache à déconstruire l’idée de l’infertilité par rapport à la virilité et la masculinité. J’observe que cela peut encore faire partie des croyances.

Le sujet de la sexualité est forcément présent dans un parcours de PMA.

 

Les personnes qui consultent viennent-elles en ayant conscience que des freins psychiques pourraient exister, dans le cadre de leur infertilité ?

La plupart ne s’attendent pas à aborder autre chose que le parcours de PMA, pur et dur. J’ouvre les portes. En couple, je travaille la dynamique de couple et en individuel je travaille plus l’histoire individuelle de la personne.

 

Sur le plan psychologique, avez-vous identifié des causes psychiques pouvant potentiellement contribuer à freiner le processus de conception d’un enfant ?

Il y a plein de choses à interroger mais il est nécessaire de ne pas faire de raccourci. Ce n’est pas parce qu’il est arrivé quelque chose à une personne que c’est « ça, la cause ». Il y a plein de sujets, notamment ceux qui concernent les antécédents familiaux du côté de père ou de la mère : est-ce qu’il y a eu des fausses couches dans les générations précédentes ? Des traumatismes ? Des interruptions médicales de grossesse ? Un enfant mort-né avec un autre enfant dans les générations d’en dessous, qui en a repris le prénom ?… Au-delà de ça, je m’intéresse à savoir s’il pourrait y avoir, dans l’histoire de la personne, un événement qui fasse qu’elle ait des difficultés à accéder à la parentalité. Et on me parle aussi beaucoup de la crainte de l’avenir et du monde qu’on va laisser à nos enfants.

Je questionne aussi ce que j’appelle « l’arrivée au monde » de la personne : la personne a-t-elle été désirée ou pas ? Quelles sont les circonstances de sa conception (environnement familial suffisamment sécurisant ?), comment se sont passés la grossesse et l’accouchement ?… Souvent les gens sont surpris car ne s’attendent pas à ce genre de question. Je les invite à sentir comment ils sont avec leur propre histoire et c’est à eux de voir s’il y a des liens à faire ou pas. Je peux émettre des hypothèses et observer, mais sans faire de lien systématique car je ne veux pas affirmer que telle ou telle chose est la cause d’une infertilité, puisque rien ne le prouve.

 

Pouvez-vous expliquer quelle est la complémentarité de l’accompagnement psychologique avec le parcours médical, dans le cadre de l’AMP, en particulier pour les hommes ?

L’intérêt est de faire en sorte de ne pas subir son parcours de PMA et, d’une certaine manière, de le prendre en main.

 

Que conseillez-vous à vos patientes lorsque l’AMP n’a pas fonctionné ?

Je les inviterais à réfléchir à la façon dont ils souhaiteraient clôturer leur parcours de PMA. Est-ce qu’il y aurait des démarches particulières qu’ils aimeraient faire pour clore cet espace-temps de la PMA ? Par exemple, pour les personnes qui ont vécu un don à l’étranger, certaines choisissent de se rendre dans le pays du don et de faire un rituel symbolique, pour faire une sorte de deuil.

 

Que conseilleriez-vous aux hommes dans le cadre d’un parcours d’AMP ? Et aux couples ?

Je les invite à être attentifs à eux-mêmes et par voie de conséquence, à leur couple. C’est la meilleure chose qu’ils peuvent faire pour eux et pour leur couple. Et qu’ils n’hésitent pas à être accompagnés par un psy, un sophrologue, un hypnothérapeute…

 

Que pensez-vous des approches comme l’hypnose en parcours d’AMP ?

Je trouve cela intéressant de tester d’autres approches qui peuvent faire du bien, comme l’hypnose ou la sophrologie. Je crois beaucoup à l’approche pluridisciplinaire.

 

Benoît Cayol exerce en cabinet à Paris 15ème (18 rue Bausset) et en visio.

Benoît CAYOL

Benoît Cayol

Gestalt Thérapeute, Benoit Cayol accompagne psychologiquement les couples, les femmes, les hommes notamment dans le cadre de leur parcours en Procréation Médicalement Assistée.

De nombreuses personnes ont besoin de verbaliser l’impact psychologique et émotionnel que représente ce parcours de vie particulier.

Les séances peuvent avoir lieu, soit à Paris 15ème, au sein de son cabinet ou en visio (que les personnes habitent à Paris, en Province ou à l’étranger).

8 rue Bausset - 75015 Paris - métro Vaugirard

06 88 15 70 38

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Benoît CAYOL

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